LE FONCIER IVOIRIEN AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS
LE FONCIER IVOIRIEN AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS

En Côte d’Ivoire, le foncier fait l’objet de convoitise car véritable source de richesse certaine et et de bien durable. La terre ivoirienne attire énormément de personnes. La demande étant forte tant pour les ivoiriens que pour les non ivoiriens, nous assistons à une montée des prestations immobilières. Malheureusement, la profession en proie au désordre ne rassure plus. Du lotissement à l’exploitation de son lopin de terre en passant par l’obtention définitive des documents administratifs, il faut avoir Dieu avec soi pour ne pas se retrouver devant un tribunal, empêtré dans un litige foncier. Cette pratique peu recommandable s’est installée aux quatre coins du pays au grand désarroi des Ivoiriens. On assiste partout à des attitudes malsaines telles que la vente de parcelle de terre à plusieurs personnes, des projets immobiliers fictifs, des entreprises immobilières trompeuses, des documents administratifs falsifiés et irréels, des acquéreurs pas suffisamment informés… Devant l’ampleur de la situation et les coups de gueules des populations, le gouvernement ivoirien a décidé de prendre les choses en main afin d’assainir le secteur du foncier dans le pays.

La Côte d’Ivoire, précédée par sa réputation de locomotive financière ouest-africaine et de terre hospitalière a toujours attiré de nombreuses personnes venues d’Afrique et d’ailleurs. Cette situation a entrainé une forte demande en logements, impactant ainsi le secteur de l’immobilier et au foncier qui connaissent un boom. Le foncier très sollicité, fait l’objet de prestations sans cesse croissantes. Mais aussi de controverses, du fait du désordre qui la gangrène. Plusieurs personnes en quête de quelques m² de parcelles se sont vues escroquées et retrouvées en procès devant un tribunal pour litige foncier. Il n’est pas rare d’entendre dans la population : « payer une parcelle en Côte d’Ivoire, c’est payer un procès en justice ». Dans tout le pays, du nord au sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre, le fléau est partout.

Comment comprendre cela ? La terre ivoirienne très convoitée offre de véritables opportunités financières. Malheureusement, entre propriétaires terriens et démarcheurs, il se trouve assez souvent des individus mal intentionnés qui parviennent à escroquer de potentiels acheteurs.

Qui sont ces personnes sans scrupules qui ternissent l’image du foncier en Côte d’Ivoire ? Est-ce les propriétaires terriens, les autorités villageoises, les opérateurs fonciers, les acheteurs ou les agents de l’Etat ?  La question reste posée. Toujours est que, pour redorer le blason du paysage foncier du pays de Didier Drogba, le gouvernement a instauré en 2023 l’Attestation de Droit d’Usage Unique (ADU). Placée sous la supervision du Ministère de l’Urbanisme et de la Construction, cette attestation est entrée en vigueur le 1er juillet 2024. Sa mise en place a nécessité d’énormes dispositions. C’est le cas d’ouverture de plusieurs guichets pour l’enregistrement gratuit des terrains non approuvés, mais aussi la demande de l’ACD (Arrêté de Concession Définitive) pour les lotissements approuvés à partir d’une attestation villageoise. L’ADU, initialement prévue pour prendre fin le 31 décembre 2024, a été prorogée au 31 mars 2025 compte tenu des nombreux dossiers en attentes. Ce document vient comme le remède à tous les maux dont souffre l’immobilier en Côte d’Ivoire.

Malgré toutes les campagnes d’information et de sensibilisation, la population traine encore les pas. Et ça et là, des litiges continuent d’éclater dans divers endroits du pays. C’est à se demander si le Ministère atteindra son pari au soir du 31 mars 2025. Nous y reviendrons…

Kady Coulibaly

Communicatrice spécialiste de l’immobilier Rédactrice en chef
  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Dossier
  • Dernière modification de la publication :24 mai 2025
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Laisser un commentaire